I. Symptômes
Les symptômes d’un cancer du poumon ne sont pas spécifiques à cette maladie c’est-à-dire qu’ils peuvent avoir d’autres causes mais les symptômes fréquents combinent des problèmes respiratoires et une altération inexpliquée de votre état général:
- l’apparition d’une toux ou majoration d’une toux de bronchite chronique ;
- des expectorations c’est-à-dire des crachats sanguinolentes qu’on appelle hémoptysie. Une hémoptysie importante nécessite d’alerter rapidement votre médecin traitant ;
- l’apparition ou l’aggravation d’une difficulté à respirer, une dyspnée ou un essoufflement en l’absence de problèmes cardiaques avérés ;
- une infection pulmonaire comme une bronchite ou une pneumonie à répétition ;
- des douleurs importantes aiguës ou chroniques comme un point de côté rappelant un déchirement musculaire ou des douleurs de l’épaule évoquant un rhumatisme ;
- une fatigue inhabituelle et persistante ;
- une perte d’appétit ;
- et, une perte de poids.
Si ces symptômes respiratoires souvent banals persistent, en particulier si le malade fume ou si il a fumé même en ayant arrêté de fumer depuis de nombreuses années, il est important de consulter votre médecin. Malheureusement, des symptômes moins fréquents peuvent survenir comme :
- une modification de la voix ou une extinction de la voix persistante liée à la compression d’un des nerfs qui permet le fonctionnement des cordes vocales qu’on appelle dysphonie. Elle est parfois associée à des troubles de la déglutition c’est-à-dire des difficultés à avaler et à des fausses routes alimentaires c’est-à-dire que les aliments passent dans les voies respiratoires ;
- une respiration sifflante engendrée par la compression de la trachée et des grosses bronches ;
- des difficultés à avaler en relation avec la compression de l’œsophage appelé dysphagie ;
- une difficulté à respirer liée à une pleurésie autrement dit à la présence de liquide entre les deux feuillets de la plèvre;
- des douleurs thoraciques liées à une péricardite autrement dit à la présence de liquide entre les deux feuillets du péricarde, membrane qui entoure le cœur ;
- l’affaissement ou une faiblesse de la paupière d’un seul œil et le rétrécissement de la pupille du même œil que l’on appelle syndrome de Claude-Bernard Horner ;
- un gonflement de la face et du cou, des maux de tête, des veines apparentes sur la partie supérieure du thorax, provoqués par la compression de la veine cave supérieure qui est située dans le thorax et qui draine le sang du haut du corps. Il s’agit du « syndrome de compression cave supérieure » ou du « syndrome cave supérieur » ;
- des douleurs du cou jusqu’au bras nommé névralgie cervico-brachiale accompagnées d’un syndrome de Claude-Bernard Horner que l’on appelle syndrome de Pancoast Tobias qui peut révéler une tumeur de l’apex au sommet du poumon.
Des manifestations physiques peuvent également se développer de manière indirecte en dehors du poumon. Ces symptômes qui accompagnent un cancer mais qui est lien avec l’organe atteint sont regroupés sous le nom de « syndromes paranéoplasiques ». Il en existe plusieurs, qui peuvent survenir en même temps dans certains cas comme:
- une rétention d’eau et une faible teneur en sodium dans le sang dû à un excès d’hormones antidiurétiques. Il s’agit du syndrome d’antidiurèse inappropriée (SIADH ou syndrome de Schwartz-Bartter) ;
- d’autres phénomènes, comme des troubles psychiques, une hypertension artérielle, une prise de poids souvent liés à une sécrétion trop importante de glucocorticoïde qui est une cortisone naturelle produite par l’organisme que l’on appelle syndrome de Cushing ;
- une perte d’équilibre, des mouvements irréguliers des bras et des jambes engendrés par des troubles neurologiques, nommés neuropathie de Denny-Brown ;
- une impression de faiblesse de certains muscles notamment ceux des bras et des jambes appelée syndrome de Lambert-Eaton ;
- différents symptômes induits par une teneur trop élevée de calcium dans le sang : douleurs abdominales, nausées, vomissements, sensation de bouche sèche, urines très abondantes, maux de tête même lorsqu’elle est très élevée, des confusions et troubles du rythme cardiaque ;
- une douleur et un gonflement qui peuvent être le signe d’une thrombose veineuse qui survient lorsqu’un caillot de sang bouche une veine des jambes ;
- une augmentation du volume du bout des doigts et des ongles qui fait que les doigts sont en forme de baguette et les ongles sont en forme de verre de montre. Il s’agit d’un hippocratisme digital, qui témoigne d’une insuffisance respiratoire ;
- une augmentation du volume des articulations des pieds et des mains souvent douloureuse. Il s’agit d’une ostéo-arthropathie hypertrophiante nommé syndrome de Pierre-Marie qui peut s’accompagner aussi d’un hippocratisme digital. Ce symptôme se développe le plus souvent dans les formes épidermoïdes.
Enfin, des métastases peuvent aussi révéler l’existence d’un cancer du poumon entraînant des symptômes en fonction de l’organe concerné, comme :
- des douleurs osseuses, en cas de métastases osseuses ;
- des maux de tête, en cas de métastases au cerveau mais aussi des nausées et des vomissements, des crises d’épilepsie, une confusion mentale c’est-à-dire des difficultés à coordonner ses idées, troubles de la perception et de la mémoire, désorientation dans l’espace et le temps, des troubles de la parole, de l’équilibre et de la coordination des mouvements, une modification du comportement, un engourdissement du visage, des bras ou des jambes ;
- une jaunisse, en cas de métastase(s) au foie.
Le cancer du poumon peut aussi être découvert par hasard sur un bilan d’imagerie médicale réalisé pour rechercher une autre éventuelle pathologie.
II. Diagnostic
Pour réellement diagnostiquer le cancer, un certain nombre d’examens doivent être réalisés pour confirmer le diagnostic de cancer du poumon et en évaluer le stade. Le bilan diagnostique repose notamment sur :
- un examen clinique qui a pour objectif de faire un bilan de votre état général à l’aide de différents moyens tels que l’indice de Karnofsky qui est une échelle qui permet au médecin d'évaluer le degré d'autonomie et de dépendance d'un patient ou la performance statues ou encore d'identifier vos antécédents médicaux et les pathologies dont vous souffrez, de recenser vos traitements en cours, vos facteurs de risque et votre dépendance au tabac et enfin,si vous fumez, d'évaluer la fragilité éventuelle des patients âgés à l’aide de questionnaires et échelles spécifiques.
- une radiographie du thorax avec pour objectif de révéler la présence d’anomalies dans les poumons mais elle ne permet pas de déterminer si une anomalie découverte est bénigne ou maligne. De plus, elle ne permet pas toujours de déceler une anomalie, même si elle est effectivement présente dans le poumon.
- un scanner thoracique qui permet de repérer la présence ou non d’une anomalie ainsi que sa taille et sa localisation. Cet examen détecte des anomalies même de très petite taille inférieure ou égale à 3 millimètres. Le scanner ne donne aucune indication sur le type de cellules dont il s’agit mais il permet de repérer si les ganglions lymphatiques à proximité sont anormalement gros. Il ne permet pas cependant de préciser s’ils sont atteints ou non par les cellules cancéreuses ;
- une fibroscopie bronchique où la, on utilise un fibroscope qui est un tube fin et souple pourvu d’une source de lumière que l’on introduit par une narine à l’intérieur de la trachée et des bronches. Le tube est relié à une micro-caméra et permet de visionner les voies respiratoires dans sa globalité. ( voir l'annexe pour visionner la fibroscopie de l'hôpital de Bourran que nous sommes aller voir )
- une biopsie qui elle, permet de récupérer des échantillons de tissus qui semblent anormaux pour les analyser et déterminer s’ils sont de nature cancéreuse ou non.
Dans certaines situations, il n’est pas possible, avant traitement, d’obtenir un diagnostic histologique, qui nécessite une analyse de tissus prélevés sur la tumeur. Celui-ci est alors réalisé durant l’intervention chirurgicale. L’opération a alors un objectif diagnostique et thérapeutique.