Le cancer est une tumeur maligne causée par une multiplication anarchique de cellules. C’est une maladie décrite depuis l’Antiquité grâce au médecin grec Hippocrate qui, en comparant les tumeurs à un crabe, leur a donné pour la première fois les noms grecs de « karkinos » et « karkinoma ». La comparaison est justifiée par l'aspect de certaines tumeurs, dont les prolongements rappellent les pattes de l’animal. Longtemps, le cancer a été une maladie incurable et fatale. Aujourd'hui, grâce aux progrès de la médecine qui sont constants, nombre de cancers sont guéris. Pourtant, le mot a toujours, encore de nos jours, une charge symbolique puissante, associée à des choses sombres et tragiques au final. Une description des connaissances actuelles des cancers, sur le plan biologique et médical, invite à dépasser cette représentation sombre puisque sur le plan biologique, le cancer résulte de la survenue d'un dysfonctionnement au niveau de certaines cellules de l'organisme. Celles-ci se mettent à se multiplier dans le désordre et s’étendre, d'abord localement, puis dans le tissu voisin, puis à distance où elles forment des métastases qui sont le plus souvent fatales. Enfin, sur le plan médical, le mot « cancer » désigne en fait un groupe de maladies très différentes les unes des autres. C'est pourquoi on ne devrait pas parler du cancer, mais des cancers, au pluriel.
On estime que 400 000 personnes environ dont 210000 hommes et 160000 femmes présentent un nouveau cas de cancers et à 150 000 le nombre de décès en 2017 en France. Les cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate, du sein, du côlon-rectum et du poumon. Le nombre total de nouveaux cas de cancers et de décès par celui-ci en France tend à augmenter, dû fait que la population française évolue chaque jour. Chez les hommes, les trois cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate, du poumon et du côlon-rectum. Chez les femmes, ce sont les cancers du sein, du côlon-rectum et du poumon. Ce dernier cancer c’est-à-dire le cancer du poumon qui connaît une progression continuelle chez les femmes : le nombre de nouveaux cas a été multiplié par 7 ces 30 dernières années. Le facteur de risque majeur de ce cancer est le tabagisme. Ainsi, chez les hommes, le cancer du poumon est toujours au premier rang des décès, devant le cancer colorectal et celui de la prostate. Le cancer du poumon est également en passe de devenir la première cause de décès de cancer chez les femmes. En effet, les estimations de 2017 indiquent que la mortalité féminine par cancer du poumon se rapproche de plus en plus de la mortalité par cancer du sein.
Le cancer du poumon représente la première cause de décès en France et dans le monde. Dans l’Hexagone, 39 500 cas de cancer du poumon ont été diagnostiqués en 2012, celui-ci représente ainsi 10 % de tous les nouveaux cas de cancers. Le poumon est la deuxième localisation de cancer, chez l’homme il y a environ 28 000 cas, derrière la prostate qui représente 71 500 cas, mais le cancer du poumon reste le plus mortel. Chez la femme, 11 000 cancers du poumon sont diagnostiqués par an en France, ce qui en fait le troisième cancer par sa fréquence, derrière le cancer du sein qui compte 52 500 cas et le cancer colorectal qui lui en compte 19 000. Le cancer du poumon survient en moyenne à l’âge de 66 ans. Après une augmentation jusqu’à la fin des années 1990, l’influence du cancer du poumon et sa mortalité tendent à diminuer chez l’homme. Au contraire, l’influence et la mortalité du cancer du poumon continuent d’augmenter côté féminin. Ces variations s’expliquent par le décalage entre l’évolution des pratiques c’est-à-dire diminution du tabagisme masculin et augmentation du tabagisme féminin et l’apparition des cancers liés à ces consommations, 20 à 30 ans plus tard.
On peut donc se demander dans quel mesure le cancer du poumon a une meilleure chance de guérison aujourd’hui et dans un avenir proche?. Dans une première partie, nous aborderons le cancer du poumon dans sa généralité puis dans une seconde partie, les traitements actuels du cancer du poumon ainsi que ceux de l'avenir.